Quand on pense Australie, arrive forcément en tête des images de Sydney.
Alors même si Adrien et moi apprécions particulièrement les petites routes de campagne australienne, les petits villages et les plages isolées totalement désertiques, on ne pouvait pas passer à côté de cette grande dame qu’est Sydney sans s’y arrêter quelques jours.
Ainsi donc, du 1er au 9 mars, nous avons posé nos valises là bas. Enfin, poser nos valises c’est genre une image hein, on a pas délaissé notre van pour autant.
On lui a trouvé un petit camping très sympa à 25 minutes en train du centre ville. Ainsi, nous avons pu le laisser garer bien tranquillement là bas pendant ces 8 jours, nous évitant les crises de nerf de la circulation en ville, et surtout les frais de parking qui nous auraient sans doute obligé à hypothéquer le van pour les payer …

Durant ces 8 jours, nous aurons fait un tour, rapide, des points les plus intéressants de la presque capitale australienne. Mais pour tout voir, il faudrait un trimestre entier.
Premier jour, nous avons traversé le fameux Harbour Bridge à pieds. Cette balade offre une vue sur toute la baie de Sydney, et sur l’emblème de la ville : l’Opéra. Le pont a commencé à être construit en 1923, pour être inauguré en 1932. Sa couleur, grise, n’a pas été choisie au hasard : c’est la seule peinture disponible en quantité suffisante pour assurer au pont une maintenance continue 365J/an. Les peintres ont du boulot dans le coin quoi. Poids total de la bête : 53 000 tonnes. LE-GER. Chaque jour, 160 000 véhicules empruntent ce pont, pour entrer ou sortir de la ville (ce n’est bien entendu pas l’unique point d’entrée). Voilà, c’était la minute culture, il y en aura une prochaine un peu plus tard, si vous êtes sages.

Durant ces 8 jours, nous avons visité le Royal Botanic Garden, qui change des jardins français où les panneaux « NE PAS MARCHER SUR LA PELOUSE » sont plantés tous les 100 mètres. Ici, les panneaux disent « marchez sur la pelouse, sentez les plantes, touchez les feuilles, allongez vous, prenez votre temps » ou encore « sortez des sentiers ». Un régal, on y a passé une journée entière. Dans la série botanique on a aussi été au Chinese Garden, un grand jardin d’inspiration asiatique. Très sympa, si il n’y avait pas eu les buildings de la ville en arrière plan, on aurait presque pu croire qu’on était en Chine. Mais en fait nan forcément.
Bien entendu nous avons été dans les rues les plus commerçantes, à la recherche des magasins (oui j’avoue j’ai beaucoup plus chercher qu’Adrien sur ce coup là, et bizarrement j’ai su lire la carte de la ville toute seule du premier coup). On a découvert le salon de thé Lindt, qui devrait être remboursé par la sécurité sociale tellement il fait du bien au corps (oui oui docteur, je vous assure).

On a été faire un tour du côté de St Mary’s Cathedral, qui comme son nom l’indique, est une maison du bon dieu, genre XXL. Le gars a quand même des baraques aux quatre coins du monde, et toujours super bien placées quoi. Le temps de prendre 3 photos, l’orgue, le confessionnal (oui à la base c’est pas un truc de télé réalité, ça existait avant le Loft), et l’autel, Amen, on sort.
C’était joli, et ça sentait pas le vieux renfermé comme dans nos églises françaises qui ont 500 ans en moyenne. Et oui, St Mary est neuve, forcément, comme le reste de la ville, on compte pas en siècles ici, mais en décennies. Forcément les odeurs de vieux ont pas encore eu le temps d’infiltrer la pierre.
En 1821 une première cathédrale avait été construite, et puis pas de pot, elle a cramé. Du coup ils en ont refait une en 1869 (eh oui Jésus SDF ça le fait pas), et PAF, elle a encore cramé (moi je dis c’est un signe quand même mais bon…). Finalement St Mary’s renait de ses cendres en 1928, et la déco intérieure n’a été achevée qu’en 1968 (le temps de trouver la bonne place pour chaque bougie, de savoir où poser l’orgue, tout ça, c’est long).

Le samedi 5 mars au soir, il y avait la parade du Mardi Gras de Sydney. Ca m’a un peu changé du défilé du carnaval de Vaulnaveys le Haut (big up à Maman pour mon déguisement d’infirmière en CP… et en CE1, CE2, CM1 et CM2. Ah non pardon en CM2 j’ai eu droit à un déguisement de soleil avec un masque découpé dans du papier Canson bien épais…).
Bref ici le carnaval prend une nouvelle dimension, il dure un mois, du 7 février au 5 mars pour cette année, et la parade finale vient clôturer tout ça. Ca se tient chaque année depuis 1978, et c’est aussi l’occasion de célébrer et manifester pour les droits gays et lesbiens (tant qu’à faire ! pis niveau costumes en général ils sont bons). Ainsi donc la parade finale compte 9100 personnes qui défilent, pour plus de 300 000 spectateurs. Tout ça dans une seule rue de la ville, je vous laisse imaginer le merdier.
Mais là encore ça valait le coup, Adrien a eu les épaules très solides en me portant pendant une bonne partie du défilé, sinon je n’aurai jamais rien vu de tous ces chars, de toutes ces chorégraphies, et de toutes ces paillettes qu’on nous balance dessus au kilo, par canon à paillettes (oui oui ça existe, je savais pas non plus). La fête dure toute la nuit, nous nous sommes rentrés vers minuit, histoire d’avoir encore un train pour retourner au camping.

Le lendemain rien de fou (à part un resto où j’ai mangé la meilleure pizza de ma vie, supplément ananas, oui oui, et un nouveau petit tour au salon de thé Lindt, pour manger des bons gâteaux), j’ai juste eu 26 ans. Eh merde.

On a aussi profité d’être dans le coin pour aller observer l’opéra d’un peu plus près. Et quoi de mieux que d’aller assister à un opéra, pour découvrir ce bâtiment ? Ainsi nous avions réservé des places pour « La Bohème », un opéra visiblement réputé, donc nous n’avions bien évidemment jamais entendu parlé avant. Petit point culture : 1500 spectacles par an sont joués à l’opéra, qui contient 5 salles : La grande salle de concert (Concert Hall) : 2 700 sièges. Elle contient le plus grand orgue mécanique du monde (plus de 10 000 tuyaux, ça en fait à ramoner !). L'opéra, nommé Joan Sutherland Theatre : 1 600 sièges. C’est là que nous étions. La salle de théâtre (Drama Theatre) : 550 sièges.. Une plus petite salle de théâtre : Playhouse : 400 sièges et Le studio de théâtre (The Studio) : 350 sièges.
L’opéra a été construit de 1958 à 1973, et inauguré par la reine Elisabeth II, feu d’artifices, symphonie de Beethoven tout ça tout ça.
Revenons en à notre pièce, « La Bohème », je pensais honnêtement m’ennuyer plus que ça. Adrien, lui,  pensait que ça serait davantage mis en scène, genre comédie musicale, mais non faut pas pousser non plus, on est là juste pour les entendre chanter leurs vies, une fois en baryton, une fois en ténor, mais pas de danseurs ni d’acrobaties quoi. A la sortie on est pas déçus, même agréablement surpris, pour une première fois à l’opéra, celui de Sydney nous aura donner une bonne impression.
Bon après, le contenu de la pièce en lui même est pas franchement passionnant, et pis j’ai jamais aimé quand le personnage principal meurt dans les films. Pareil à l’opéra du coup. Alors la Mimi au début on nous fait comprendre subtilement qu’elle a genre une maladie grave,  on l’a bien entendue tousser pendant toute la pièce, avant l’entracte elle allait déjà pas bien, et puis est arrivé ce qui devait arriver, Mimi elle a claqué à la fin du dernier tableau. BAM RIDEAU. C’est violent.


Durant ces quelques jours en ville, nous avons également eu le plaisir de faire The Coastal Walk, une ballade qui part de Bondi Beach et qui descend jusqu’à Coogee Beach (ça reste Sydney, mais pas le centre ville bien sur). Ca dure 2h, le chemin longe la côte, parfois même on passe sur des promontoires en bois accrochés aux falaises, c’est impressionnant et surtout magnifique. C’est je crois ce jour là que j’ai compris que nous avions quitté la chaleur étouffante du Queensland, et que de ce fait, l’océan avait lui aussi changé de température… Adieu les 30-33 degrés de l’eau, bonjour les 20 degrés qui te saisissent les mollets et te font rentrer le ventre quand arrive le moment de passer le nombril dans l’eau. DURE RÉALITÉ. A Bondi Beach donc, Adrien est allé piquer une tête, pendant que je rangeais soigneusement mon bikini dans le sac à dos.

Nous avons quitter Sydney le 9 mars, direction le parc des Blue Mountains, pour une journée randonnée. Situées à environ 100 bornes à l’ouest de Sydney, ce parc, de 1400km2, est inscrit à la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2000.
 On l’appelle « Montagnes Bleues », car avec l’importante colonie d’eucalyptus que compte ce parc, des vapeurs bleues sont dégagées par les arbres ce qui donne cette impression de nuage bleu qui flotte au dessus de l’endroit.
Après avoir bien lu le livre touristique que nous avons, nous voilà décidé à faire une grande randonnée sur la journée. Nous allons au point de départ de la ballade, et puis on se rend compte que le chemin que nous voulons prendre est un sentier dont la durée est de 9h… ok un peu trop long, il est midi, faut quand même rentrer avant la nuit. On choisit donc un autre itinéraire un peu au dépourvu, et on se lance. Un chemin menant à un autre, on finit par arriver à des escaliers en bois, au milieu de nulle part. On descend, il n’y a que ça à faire de toute manière. Et puis on descend encore. Ah on remonte. On monte encore. Et on descend de nouveau. Ca y est, je commence à me plaindre (j’ai bien tenue mais faut pas pousser). Après 3h de chemin, 35 000 marches, 180 « on est où là tu crois ? », 49 « on devrait peut être faire demi tour nan ? » et 4 cascades, on commence à chercher les panneaux, qui ont bizarrement disparus au fil des kilomètres. Ok on est perdus.  Mais non, pas de panique, j’ai Google Maps dans la poche. Ah oui ok forcément pas de réseau. Donc ok, on est perdus. Le chemin a quand même été pensé par l’homme, parce que même si les panneaux ont disparu, les escaliers sont toujours là. Enfin nous tombons sur un morceau de bois avec des flèches, et nous prenons la direction du retour. Enfin, peut être …. Ah non en fait nous avons mal lu le panneau (cette signalétique était particulièrement mal faite et prêtait à confusion), et nous nous sommes enfoncés dans un nouvel itinéraire qui n’avait plus rien à voir avec notre chemin initial. Paf, un aller retour d’une heure en plus, cadeau. Bref après une promenade de 3 millions d’escaliers (à la louche), on retrouve enfin le van. MAISON !

Inutile de préciser qu’après toutes ces montées et descentes, et ces escaliers si pentus que sans rambardes on grimpait pas, le lendemain ma démarche ressemblait étrangement à celle des nanas qui sortent du bloc opératoires après une liposuccion (ça va on a tous déjà regardé Capital ou Enquête Exclusive qui parle de la chirurgie esthétique en Thaïlande, et où on voit cette nana qui galère à monter dans sa bagnole tellement elle a mal aux fesses, faites pas genre !).


Après cet épisode Fort Boyard, nous prenons officiellement la direction de Melbourne, par la côte bien entendu.

Le van pète le feu, on a fait une descente chez Super Cheap Auto (l'équivalent de Feu Vert), on lui a pris de quoi lui faire un petit lifting : vidange moteur, vidange boite de vitesses et pont, filtre à air, à gasoil et à huile, liquide de refroidissement et liquide de direction assistée, avec ça on grimpe aux murs maintenant ! Vu les kilomètres qu'on lui met dans le nez, mieux vaut prendre soin du moteur correctement pour éviter tout problème. Ah oui et puis on lui a pris une petite cire polish lustrante, pour faire briller son joli jaune au soleil, c'est son côté coquet que voulez vous…  

Cela fait donc maintenant 6 jours que nous roulons tranquillement, sans se presser, et que nous découvrons les nouveautés de la région. Nous avons quitté l’Etat du New South Wales et sommes maintenant dans l’Etat du Victoria.
Ca veut dire qu’on est donc bien au sud, et ça veut aussi dire que maintenant le soir et le matin, ça caille ! Ca nous a surpris sans prévenir, le frais est arrivé d’un coup. Les journées sont toujours à 30 degrés, dieu merci, mais quand le soleil se couche et bien c’est l’heure de mettre …. UN GILET. Oui, on avait bien mis ça dans les sacs à dos, mais depuis 6 mois qu’on les a pas touché, et bien on les avait oublié.
L’autre jour on a même eu pire, accrochez vous sortez les mouchoirs, DE LA PLUIE. Oui messieurs dames, de la pluie ! Une journée entière d’averses, de ciel gris et de gros nuages menaçants. Franchement ça fait 3 mois qu’on roule, bientôt 4000km au compteur, mais c’était bien la première fois que ça arrivait. Heureusement on a roulé plus vite que les nuages, et dès le lendemain le ciel bleu est revenu. OUF ! Mais en prévention, et au cas où, nous nous sommes équipés d'une maxi bâche pour faire un abris pour le van (et pour nous bien entendu) en cas de nouvel épisode orageux. C'est pas super esthétique, mais c'est pratique. C'est souvent comme ça d'ailleurs, ce qui est pratique est rarement beau (je pense notamment au sac à dos, aux chaussures de montagne, au Kway, au ventilateur à hélices, à la chaise pliante etc etc… que des trucs bien pratiques, et bien moches aussi). 

La baignade ne fait donc plus partie de mon quotidien (je parle pour moi bien sur, Adrien dès qu’il voit une flaque il y va, froid ou pas), et j’ai compris que les températures avaient réellement changé pour de vrai quand j’ai réalisé que les poissons tropicaux multicolores que nous avions l’habitude d’observer ont été remplacés par … des phoques. Après je suis pas spécialiste animaux sur Arte, mais pour moi quand y’a un phoque sur la plage c’est quand même que l’eau doit pas être super chaude.



Voilà, on en est là, à Lakes Entrance ce soir, d’ici 3 jours nous arriverons sur Melbourne, où nous nous arrêterons pour une petite semaine, avant de reprendre la route direction la fameuse Great Ocean Road, qui promet des paysages mémorables. Mais finalement ils le sont tous un peu, mémorables à leur manière, et les photos sont là pour nous rappeler la richesse de ce que nous voyons, et de ce que nous vivons.