Ça y est, nous voilà de retour sur les routes ! Après 2 mois passés à l’ashram, où nous nous sommes éclatés, à tous les niveaux, et où nous avons rencontrés des gens formidables, nous sommes ravis de nous retrouver de retour dans le van !
Enfin… ça a bien failli prendre un peu de retard cette histoire, car au moment de partir, tout le monde nous dit au revoir, on est en réunion tous ensemble sur le parking à 9h du matin, et là, tour de clé dans le démarreur et …. Rien. Quedalle. Calme plat. Après 10 minutes à essayer, en vain, de démarrer l’engin, la panique s’installe. Tout le monde y va de sa science en moteur, autrement dit vu l’équipe d’ingénieurs automobile qu’on avait : LE NÉANT. De « je pense que c’est les bougies » à « je connais quelqu’un ça leur a fait ça ils ont jamais pu redémarrer leur voiture ! », en passant par « nan mais on va tous vous pousser dans la grande descente !! », on était bien emmerdé.
Ouverture de capot, checkage de moteur (en gros ça veut juste dire qu’on l’a regardé, et que rien ne nous a semblé anormal, j’entends par là rien qui fumait et qui aurait pu nous donner ne serait-ce qu’un début d’indice sur l’origine de la panne).
A situation exceptionnelle, actions exceptionnelles. 36 15 ALLO PAPA. Heure locale en France : 2h30 du mat. Coucou mon petit Papounet ici ta fille d’amooooour, je te réveille ? Etonnant, à l’autre bout du fil (et l’autre bout du monde), papounet décroche, et ne semble même pas en colère que je le réveille. (Je me rappelle une fois l’avoir réveillé à A PEINE minuit à cause d’une araignée de la taille d’un chien dans ma chambre, je m’étais pourtant fait souffler sans ménagement dans les plumes, avec option « tu te fous de ma gueule ?? ». Et j’avais du me débrouiller, SEULE, en tête à tête avec cet alien).

Bref, vu la panique dégagée par ma voix (quand on arrivait à m’entendre bien sûr, entre deux sanglots), Papounet a tout de suite compris qu’il fallait pas crier par dessus le marché. Et très calmement, nous avons donc fait un diagnostic à 15 000km de distance. EASY. La grosse blague, c’est qu’il ne s’agissait en fait que de la batterie, qui s’était gentiment déchargée en deux mois de stationnement sur le parking de l’ashram. On aurait jamais pu s’en douter car, déjà, on est pas mécano (et c’est bien dommage), et puis surtout tout l’électronique du van fonctionnait normalement.

Brrrref, après cette heure stressante durant laquelle je nous voyais déjà dans l’avion direction Paris Charles de Gaulle, le van irréparable, nous avons finalement pu prendre la route tranquillement. Cela fait maintenant 2 jours que nous sommes partis, et quel bonheur ! Quel bonheur de se retrouver en tête à tête après deux mois de vie en communauté, quel bonheur de retrouver la vie en van.
On l’avait quitté en étant bien contents d’aller vivre dans une vraie maison, car on s’était vraiment caillés les miches, mais là on s’est préparé, et on sait très bien à quoi nous attendre niveau température. Le van est équipé en conséquence, supplément grosse couverture en laine et chaussettes la nuit (glamour bonjour), mais quel kiff !!

Nous roulons donc en direction du désert, au centre du pays, que nous devrions atteindre d’ici 5 jours. Pour le moment, nous ne sommes pas encore dans le sable, c’est juste désertique d’habitants. On a roulé presque 1000km depuis hier, et traversé seulement 2 villes. Le reste, c’est des immensités planes, où l’on voit à des dizaines de kilomètres autour de nous. Des champs à perte de vue, certains sont exploités, avec des plantations, ou des moutons, et d’autres complètement sauvages. On en profite pour observer la faune locale, les émus, les kangourous, wallabies, toujours plaisant à voir en roulant.
Sauf quand on roule SUR les kangourous, tellement aplatis par la circulation qu’ils sont épais comme du papier à cigarette. Au début ça me faisait mal au cœur de les voir comme ça, et puis il y en a tellement, tous les 200 mètres (réellement, ce n’est pas une exagération), que je ne fais même plus vraiment attention. Adrien ne peut s’empêcher de dire « attention petit kangourou », juste pour rire, alors que ça fait belle lurette que le pauvre animal est scellé au bitume, genre chips Lays goût marsupial. On plaisante comme on peut !


On devrait atteindre Alice Springs, en plein milieu de l’Australie, le 3 juin. Nous resterons 2 semaines là bas, où nous avons trouvé une nouvelle famille qui nous héberge et nous nourri en échange d'heures de travail (ça s'appelle le HelpX, je ne sais plus si j'en avais déjà parlé, c'est grâce à ça que l'on est restés 2 mois à l'ashram, ou que l'on a vécu dans le refuge d'animaux aussi, par exemple). On reste dans l'exotisme puisque cette famille gère une ferme de chameaux ! Encore de grands moments en perspective !
En attendant, c’est route route route, découverte des paysages, et vie dans le van. Nous vivons au rythme du soleil, on se lève le matin vers 7h, on déjeune tranquillement, pas de stress (pourquoi faire ?), on prend la route vers 10h, on roule 3 ou 4h (hier pour la première journée c’était exceptionnellement 6h de route), puis on se pose dans une aire de repos. On passe notre après midi tranquille, on s’ennui jamais. On apprécie tellement de se retrouver dans un nouvel endroit chaque jour, on est tellement content de cette aventure.  
On se réjouit quotidiennement de l’aménagement du van. On s’auto complimente à fond. « Qu’est-ce que c’est bien ce petit rangement là ! » « trop pratique d’avoir mis ça là !» « eh dis donc en fait on a une vraie salle à manger là ! » On se gargarise de nos créations, sinon, qui le ferait pour nous ?
Etant donné que nous avons fait le choix, pour cette partie du road trip, de ne dormir que dans des aires de repos gratuites, ça veut dire aussi qu’il n’y a pas de douches. Uniquement un bloc sanitaire avec des toilettes et des lavabos (dans le meilleur des cas). On a donc acheté une douche solaire. Le nom fait vachement high tech mais en vrai pas d’affolement c’est juste une poche d’eau de 20 litres, avec un flexible de douche (aussi gros que dans la douche de Barbie…). On pose ça sur le toit et hop, UNE DOUCHE ! Du coup on s’est fabriqué une cabine de douche histoire de pas se laver en mode spectacle en plein air. Adrien a eu la BRILLANTE idée de faire une dalle en bois genre comme pour les douches de plages pour pas marcher par terre et se coller de la terre partout (ça fait deux jours qu’on se complimente pour ça),, on a aussi 2 rideaux de douches que l’on fait tenir savamment avec des piquets en métal. Et voilà, douche portative !
Franchement, de quoi a t on besoin de plus ? Là, à l’instant où je vous parle, de rien, rien de plus, tout est trop bien. On commence à être bien rodé dans la vie en van, avec ses contraintes, certes, mais aussi et surtout ses milles avantages. On est juste trop contents, de tout.
Une bonne dose d’organisation, de la logistique, un brin de jugeote et on est partis pour des milliers de kilomètres !!